Il s’agit d’un conte attribué à un rabbi ukrainien ayant vécu entre les XVIII° et le XIX° siècle, un certain rabbi Nahman de Bratslav.
Un ministre dit à son roi :
« La récolte est empoisonnée par un champignon, l’ergot de seigle (qui fournira par la suite le LSD). Ceux qui en mangeront deviendront fous. -Eh bien, il faut avertir les gens afin qu’ils n’en consomment pas, dit le roi. -Mais, répond le ministre, il n’y a rien d’autre à manger et si on ne leur donne pas cette nourriture contaminée, ils mourront de faim et se révolteront. -Eh bien, qu’on leur donne cette récolte empoisonnée et nous, nous puiserons dans la réserve de céréales saines, dit le roi. -Mais, répond le ministre, si tout le monde est fou et que nous seuls restons sains d’esprit, alors c’est nous qui serons pris pour des fous.
Le roi réfléchit et concède. -Bon, nous n’avons pas le choix. Nous devons nous aussi manger de cette récolte empoisonnée comme toute la population. Mais, ajoute-il, nous mettrons une marque sur le front pour bien nous rappeler que nous sommes devenus fous. » (RABBI NAHMAN DE BRATSLAV)
COMMENTAIRES PERSONNELS
La question qui vient immédiatement à l’esprit est de savoir comment le roi et son ministre pourront alors conscientiser qu’ils sont fous, malgré la marque… Il est intéressant de constater une concordance de sens avec le conte d’Andersen « Les Habits neufs de l’empereur ».
Savez-vous, au passage, quelles sont les différences entre «rabbin» et «rabbi» ? Il y en a au moins une. Le premier s’adresse à l’homme, le deuxième, à l’Esprit. Par exemple, à la question :
« croyez-vous à la réincarnation ? », le premier répondra : -Nous réfutons ces croyances.
Tandis que le second fournira l’explication suivante : -C’est une réalité, mais nous ne vous encourageons pas à attendre jusque là…